Script du podcast " Connaître les qualités de l'auditeur "
Bonjour et bienvenue pour cette nouvelle ressource. Je suis Jean-François Caron, consultant et formateur au sein de FormaConseils. Quelles sont les qualités requises pour exercer au mieux le métier d’auditeur, si tant est qu’il soit possible de distinguer des dispositions particulières transposables à toute mission d’audit ? En effet, l’une des caractéristiques principales de l’audit est la très grande diversité des travaux qu’il implique et des sujets qu’il traite. Les auditeurs réalisent également des missions dont le déroulement n’est pas identique d’une intervention à l’autre, qui plus est avec des équipes d’audit différentes selon les enjeux et les compétences requises. Cette diversité donc, propre à l’audit tant sur le fond que sur la forme, rend d’autant plus difficile l’exercice visant à y relever des invariants. Toutefois, des points communs existent entre toutes les interventions de l’audit, mais leur intensité peut être diverse entre les missions, comme à propos des qualités de l’auditeur. Autrement dit, tout professionnel de l’audit a intérêt à exploiter les mêmes qualités quelle que soit la nature du travail attendu, mais pour chacune d’elle à un degré divers selon l’objet de son intervention, mais aussi en fonction du contexte. Reste à savoir quelles sont ces qualités, ce que je vous propose de découvrir dans cette ressource.
Avant toute chose, ne confondons pas qualité et compétence. La compétence renvoie à des savoir-faire d’ordre technique, les qualités elles relevant de la façon dont on exerce son métier, notamment dans ses rapports professionnels entretenus avec d’autres collaborateurs. Cet aspect est d’une importance capitale pour les auditeurs puisque ceux-ci sont amenés à solliciter et à convaincre des interlocuteurs qui très souvent ne leur ont rien demandé ! En conséquence, une qualité à mon sens primordiale pour l’audit, la première entre toutes peut-être, est l’humilité. En aucun cas l’auditeur ne doit se penser supérieur à ses interlocuteurs, ni se manifester auprès d’eux avec condescendance. Gardons à l’esprit que l’audit ne consiste pas à juger les personnes, mais à évaluer les dispositifs que celles-ci incarnent. Les auditeurs ont également besoin des collaborateurs à qui il s’adressent pour obtenir auprès d’eux des informations factuelles. Les sachants ne sont pas les auditeurs ; ce sont les collaborateurs sollicités.
Seconde qualité : la pédagogie. Il n’est pas rare que les audités n’aient pas connaissance de la portée exacte de l’audit. Cette méconnaissance peut générer de l’incompréhension entre auditeurs et audités, voire de la méfiance, ou encore du conflit. Rien qui finalement soit de nature à favoriser la qualité des échanges entre les parties prenantes. Il importe ainsi pour l’auditeur de faire l’effort auprès de ses interlocuteurs afin de leur expliquer simplement l’objet de son intervention, la façon dont il procède, le type de résultat auquel il arrive. Prenons un exemple. Vous êtes auditeur et vous intervenez sur le processus achat. Vous rencontrez à cette occasion et pour la première fois le responsable du service des approvisionnements. Afin de gagner sa confiance, vous lui précisez que votre mission vise à sécuriser ses activités en procédant à une évaluation des dispositifs de maîtrise des risques inhérents aux achats. Vous lui dites que cet objectif sera atteint grâce aux informations qu’il vous fournira et aux tâches que vous mènerez. Vous lui indiquez pour finir que vous formulerez des recommandations, non pas pour sanctionner son travail, mais pour améliorer son existant professionnel.
Le métier d’audit nécessite une capacité d’écoute qui est d’autant plus forte que l’auditeur fait montre d’empathie vis-à-vis des audités. Il ne s’agit pas de valider sans examen tout propos entendu lors des entretiens d’audit. L’empathie n’empêche pas d’être septique. Il n’est pas non plus question de compatir. L’auditeur ne tient pas de bureau des pleurs. L’empathie qui l’anime consiste plutôt à tenir compte des ressources dont disposent ses interlocuteurs pour réaliser leurs tâches, mais aussi leurs contraintes, de façon à leur proposer des solutions et non des injonctions. Il est par exemple inapproprié de recommander à un collaborateur de faire plus de contrôle alors qu’il est déjà en surcharge de travail. Faire montre d’empathie, c’est pour l’auditeur contextualiser ses constats afin de recommander au mieux, et ainsi en retour être écouté par les collaborateurs qu’il a rencontré et entendu. A ce propos, et c’est là une autre forme d’empathie, l’auditeur doit être en mesure de s’adapter à ses interlocuteurs selon leur positionnement hiérarchique. En effet, lors d’une mission d’audit, les entretiens concernent tant les membres de direction, les responsables de services que les opérationnels. L’auditeur adapte ainsi le contenu de ses entretiens, mais aussi la façon de les mener, selon la place occupée par les audités au sein de l’organisation.
En résumé, trois qualités sont incontournables pour mener à bien les travaux d’audit : humilité, pédagogie et empathie. Vous aurez remarqué que ces dispositions s’inscrivent toutes dans les relations entre les auditeurs et les audités. N’oublions pas que l’audit avant que d’être un métier technique est surtout relationnel. C’est d’ailleurs ce qui en fait la richesse.
Je vous remercie de votre attention. J’espère vous avoir apporté matière à penser pour votre développement professionnel. N’hésitez pas à me laisser un commentaire à la suite de cette ressource, sur le site www.formaconseils.fr. J’aurais plaisir à vous répondre. Vous trouverez également sur le site des offres de formation elearning en audit. Je vous souhaite une très bonne continuation et vous donne rendez-vous pour une prochaine ressource.